ADULTE - ROMAN
On rencontre Astrid. Elle était kiné en région parisienne. Elle avait un mari et deux enfants. Il ne semble désormais ne plus lui rester que son deuil. On rencontre Soraya. Elle a tout juste dix-sept ans. Elle aura mis près de deux ans pour rejoindre la France à pied depuis la Syrie.
Astrid part dans le Mercantour. Elle va y apprendre à faire des réserves, à travailler le potager, et peut-être parviendra-t-elle à survivre à l’hiver.
Soraya sent dans son ventre une autre vie qui grandit. Une autre vie pour à jamais lui rappeler ce qu’elle a traversé.
Ça va ? Ça ira ? On ne peut pas le dire. On ne peut pas se le promettre. Et pourtant, tout doucement, Marie Pavlenko semble appliquer un baume sur ces deux femmes brisées en même temps que sur nos cœurs. Elles retournent à la terre et aux montagnes, aux promenades en forêt, au travail manuel. Il y a le plaisir des feux de cheminée, de l’apprentissage de la céramique avec Ida la montagnarde ou encore les excursions en librairie et le renouement avec la poésie pour tenter de dire l’indicible. Il y a cette neige qui semble tout engloutir, tout immobiliser, et puis, peu à peu, l’esprit s’oublie. Puissions-nous réussir à vivre de nouveau.
Il y a des cordes qui tirent au plus profond de soi-même. Il y a des nœuds qui se font là où l'amour passe. Il y a l'enfant qui crie pour deux, pour tous. Il y a des solitudes qui acceptent de ne plus se tenir à distance et de se laisser accoster. Il y a la beauté des langues qui s’emmêlent. Il y a ce mouvement qui reprend, cette vie qui peu à peu se réapprend, malgré tout, ces rires qui éclatent de nouveau, au-delà des épreuves administratives déshumanisantes et des blessures qui peinent à cicatriser.
Ce roman dit mieux que beaucoup la nécessité de la rencontre et de la poésie.
Coup de cœur par Quentin.
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